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Libération
Critique

Printemps de Bourges, noir magnétique

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Rock. Outsiders ténébreux de la scène européenne, Savages, BRNS et Sizarr rallient le Cher.
BRNS. (Julie Calbert)
publié le 22 avril 2013 à 21h36

Toute une génération à l’ombre se donne rendez-vous à Bourges, où une série de jeunes groupes européens partagent un même amour post-rock tendance punk ou psychédélique. Dans cette flopée de blafards à ne pas louper, trois formations sortent du lot : les Britanniques de Savages, les Belges de BRNS et les Allemands de Sizarr, tous d’un esprit agité.

Prenons Savages : au moment de l’interview, les quatre filles s’apprêtent à jouer au festival californien Coachella. On peut aisément imaginer leur hôtel perdu dans le désert ensoleillé de Palm Springs, et leur panoplie noire forcément détonante. Comparées aux Slits et à Gang of Four, les Londoniennes portent déjà en bandoulière la mention «meilleur groupe du Royaume-Uni» (qui change à peu près chaque semaine).

Aventure goth. Au téléphone, Jehnny Beth paraît encore perdue dans son sommeil. «Je ne sais plus quelle année on est…» baille-t-elle. Il faut dire que Savages est allé vite, passant en quelques mois du local de répétition aux festivals internationaux. La formule ? Trois mois d'écriture, plus d'un an de concerts. Aucun son ne filtre, tant pis pour la promo internet : les filles préfèrent le bouche-à-oreille. L'entreprise est huilée jusqu'à la persona de la banshee en chef, Jehnny Beth sur scène… et Camille Berthomier dans la vie.

La jeune Française endormie a fait ses classes du côté du duo cold-wave John & Jehn, allant jusqu'à monter son propre label, Pop noire - produisant Lescop