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Libération
Critique

Bon comme du Beaupain

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Chanson. «Après moi le déluge», quatrième album sensible de l’auteur des «Chansons d’amour», assume sans chichis ses réminiscences eighties.
Alex Beaupain chez lui à Paris, le 11 avril. (Photo Audoin Desforges)
publié le 23 avril 2013 à 20h06

Que devient Alex Beaupain ? Depuis la BO des Chansons d'amour en 2007, on savait le jeune homme doté d'un brûlant talent d'auteur-compositeur. D'un coup d'un seul, il faisait le grand ménage dans le grenier de la chanson d'amour. Il y mettait du cul, de la mort, du désir entre garçons, des trucs à trois…

C'était le printemps. Et l'affirmation d'une rafraîchissante posture : pour être grave, mieux vaut être léger. Plus tard, sur son album, on entendait pour la première fois les mots «jouir» et «baiser». Puis dans Pourquoi battait mon cœur, il réussissait l'improbable : la désillusion de la gauche au pouvoir, comme métaphore d'un amour qui ne tient (évidemment) pas ses promesses. On en était là. Sans savoir très bien dans quel tiroir ranger notre homme. Chanson à texte susurrée ? Ou pop branchée un poil maniérée ? On avait la sensation que le garçon ne s'était pas encore trouvé. Avec son quatrième album, c'est fait. Beaupain, 38 ans, se révèle pour ce qu'il est : un chanteur de variétés. Et tant pis si le mot sent un peu fort les pieds de Michel Drucker, Champs-Elysées et les Carpentier. Beaupain vient bien de là, et choisit de porter beau cette particule honteuse (lire ci-contre).

Beaupain a écrit et chanté son Après moi le déluge, avec tout son héritage musical en bouche. On croit entendre les paroles d'un Souchon. Une autre fois c'est William Sheller qui frappe à la porte. Beaupain ne se cache plus. Il n'y a qu'à