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Libération
Interview

Kompakt. La chevauchée numérique

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Vinyle, CD, MP3 et aujourd’hui streaming, le monde de la musique a traversé une génération de bouleversements sans précédents. Rencontre avec le DJ Michael Mayer, pilier du label et distributeur électronique de Cologne, qui retrace vingt ans d’adaptation.
publié le 6 mai 2013 à 19h06

Tout est dans le nom : Kompakt est une maison de disques dédiée à l'électronique, créée en 1998, mais c'est aussi un acteur total de la musique : un magasin lancé il y a vingt ans, un organisateur de tournées, le distributeur de plusieurs dizaines de labels… Née à Cologne, toujours fièrement installé dans la cité ouest-allemande, la petite entreprise de 25 personnes, emmenée par le DJ Michael Mayer, s'est tant bien que mal adaptée à toutes les mutations imposées par Internet et la numérisation de la musique ces deux dernières décennies. Une capacité à surfer sur la vague qui illustre plusieurs des débats qui se tiendront lors de l'European Lab des Nuits sonores, lequel se penchera sur ce qui fait un label aujourd'hui comme sur la question des échanges illégaux sur Internet (1). Libération est allé à Cologne interroger Michael Mayer sur cette aventure de vingt ans.

L’acte de naissance de Kompakt, c’est 1993, lorsque vous êtes entré dans le magasin de disques Delirium, tout juste ouvert, pour leur dire que leur sélection n’était pas à la hauteur. Aujourd’hui, alors que tout est disponible en ligne après quelques clics, à quoi sert un magasin de disques ?

A guider les gens dans la musique. Quand je rencontre des jeunes DJs, qui aujourd'hui ont souvent 16 ou 17 ans alors que j'en ai 41, je me demande comment ils gèrent cette incroyable masse de musique qui leur est offerte. En réalité, ils ont grandi avec la technologie donc ils savent très bien y navigue