Les agents immobiliers et les décorateurs ont depuis longtemps fait muter la sémantique de la salle à manger en pièce à vivre, signe d'une nouvelle vision différenciée des espaces privés et de leur usage. A une autre échelle, les villes, surtout les grandes, celles qui abriteront, à horizon 2050, 70% de la population mondiale, sont dans la même logique. Continuer à empiler les dispositifs sparadraps avec des populations qui vivent toujours plus loin de leur lieu de travail et contribuent à gaspiller une énergie de plus en plus coûteuse semble un contresens politique, économique et environnemental. Il nous faut désormais penser smart city, assez mal traduit en français par «ville intelligente».
Changement. Smart, c'est plus que ça, c'est aussi chic, élégant, dégourdi et futé. Bruno Marzloff, sociologue et directeur du Groupe Chronos, observe et s'active sur ce terrain où les mutations sont déjà très profondes. «Ce n'est évidemment pas un hasard si Gérard Collomb à Lyon ou Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris placent la ville intelligente au cœur de leur projet. C'est un thème qui commence à sortir du cercle des entreprises innovantes pour devenir un élément majeur de réflexion stratégique. Face à un étranglement économique, les réponses de l'ère industrielle, qui consistaient à ajouter des infrastructures classiques au-dessus des infrastructures existantes, sont devenues inopérantes.»
On suppose que la vitesse du changement