La musique est devenue une occupation secondaire pour Mos Def depuis quelques années. Héros du rap de la fin des années 90, promis à une carrière majeure en duo avec Talib Kweli dans Black Star puis en solo (trois albums entre 1999 et 2006, un dernier en 2009), le New-Yorkais avait la Terre à ses pieds.
Mais le cinéma et la télévision l'ont happé au même moment, avec tout autant de succès dans la série NYPD Blue ou les films Be Kind, Rewind et Cadillac Records (où il interprète Chuck Berry à l'époque de la ségrégation). Mos Def s'est ainsi lentement éloigné des scènes, annulant à plusieurs reprises des concerts dans les quelques festivals européens qui ont tenté de le faire revenir au micro.
Il fallait pour cela que Mos Def trouve le bon moment, se renomme Yasiin Bey après sa conversion à l'islam, annonce un nouvel album et même une hypothétique reformation de Black Star... Fin avril, il réapparaissait ainsi sur la scène parisienne du Bataclan, dans un show très ancré dans le jazz et dominé par son invité du soir: Kanye West.
Rien d'aussi clinquant hier soir aux Nuits sonores, mais un Mos Def remonté comme rarement, qui semblait là pour revendiquer une bonne fois pour toute que la musique sera un hobby pour lui et qu'il peut donc s'y plonger avec une liberté encore plus totale, définitivement délestée des contraintes du monde du disque.
Derrière lui, tout le concert fut scandé par le très beau film Always for Pleasure, signé par le documentari