Junip aurait très bien pu ne jamais exister, ou n’être que le groupe virtuel de trois Suédois qui s’imaginaient souvent, tout en surveillant les enfants de loin, trouver un jour le temps d’enregistrer des chansons écrites tant bien que mal entre deux bouffes du dimanche. L’histoire de la musique n’en aurait pas été chamboulée : après tout, la pop en a vu bien d’autres qui n’ont jamais trouvé le temps de laisser plus que quelques démos avant de jeter l’éponge ou de se jeter d’un pont.
Cependant, Junip existe bel et bien, et vient de publier un deuxième album inespéré, que les trois amis d'enfance viendront défendre demain à Paris. C'est un disque sans titre et sans vagues, un disque de pop normale dirait-on même, nouveau modèle d'équilibre entre la douceur des mélodies portées par la voix balnéaire de José González et des chansons qui ont tendance à s'emporter sous les guitares électriques.
Battements du cœur
On aurait d'ailleurs préféré que la cavalcade soit davantage bridée, et à la place un disque posé sur ce tempo acoustique bizarre que Junip maîtrise à la perfection dans Your Life Your Call ou After All Is Said and Done, un rythme calé sur les battements du cœur qui semble respirer avec son auditeur. Dans ces moments-là, le CD Junip est un paysage familier que l'on retrouve avec un grand sourire aux lèvres trois ans après Fields, leur premier album sauvé du néant.
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