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Libération

Nosaj Thing, l'«Home» de l’année

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L'Américain a présenté son deuxième album aux Nuits sonores de Lyon hier soir. Un disque électronique ample et introspectif, souvenir d'années difficiles.
Jason Chung, alias Nosaj Thing, aux Nuits sonores de Lyon samedi soir. Photo Bruno Amsellem.
publié le 12 mai 2013 à 19h41

La dernière soirée des Nuits sonores de Lyon, pour une ultime fois installées dans la grande carcasse de béton des anciennes usines Brossette du quartier Gerland – qui seront détruites – était posée sur un tempo étonnement lent. On s’en étonne, parce que ce genre de samedi soir en festival est généralement le lieu des explosions électroniques qui cognent dur et des danseurs surexcités, davantage que celui des méandres introspectifs. De la scène norvégienne sur la scène principale (Prins Thomas, Lindstrøm and co., trop malins pour lâcher le tapis de beats sans se poser de questions) à l’Indien Charanjit Singh (totalement perdu avec ses vieilles boites à rythmes des années 80 dont il a perdu le mode d’emploi) au vétéran house DJ Harvey (impérial en mode old school), on a donc souvent dansé au ralenti.

Symbole de cette palpable suspension du temps, l'Américain Jason Chung, alias Nosaj Thing, a joué un beau set down tempo, carrément ambient par instants, résultat du long cheminement qui l'a mené de son premier album The Drift (2009), ancré abstract hip-hop et breakbeat, au récent Home qui suspend son vol électronique dans une ambiance très mélancolique, à peine éclairée par les voix de Toro Y Moi et Kazu Makino (de Blonde Redhead). Le live était du même sang, Nosaj Thing cherchant l'équilibre entre son état d'esprit du moment et le minimum d'énergie nécessaire pour tenir un public de festival, ni