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Interview

One Schott

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Chanson. Autour du retour cyclique en CD autoproduit de l’ex-covedette de Raft, une méditation sur la vie hors système.
Pierre Schott, le 7 mail. (Photo Pascal Bastien)
par BAYON
publié le 14 mai 2013 à 19h26
(mis à jour le 15 mai 2013 à 10h34)

«C'est un étrange coureur de fond/ Qui s'abîme…» lance le retour sur la pointe des pieds de Pierre Schott longeant «les précipices». Avec le temps et les albums - six, en incluant le Gardien de nénuphar de sortie, partant du Nouveau Monde 1992, sans compter le doublé Raft ethnopop populaire 1980 -, la discographie de Pierre Schott, 55 ans, de Geispolsheim comme Cabrel est d'Astaffort, a mué en blog, entre feuille de route et herbier, cahier de vacances à fond perdu… Le tout bien précieux, pour qui s'y est attaché à force - tel feu Bashung, pays en Elsass Blues du héros «chanteur disparu».

Pierre Schott t oujours en partance, ailleurs, hors catalogue, mi-Manset mi-Antoine, disons, en plus JJ Cale-Knopfler (phase Communiqué), avec un rien de sentencieux qui pourrait être ce qu'on préfère, en understatement sans jeux de mots ni brio ; éloge du mat.

Ainsi se lie-t-on sans doute à un Modiano perpétué des temps minets, non pour le neuf mais le «bon usage» gris, foulé. Ou un Peisson, sosie écrivain marin du chanteur folk effacé bas-rhénois, aux airs de Philippe Clay randonneur PTT à blason blouson blues.

Chaque CD de Schott décline ainsi une même «petite chanson», comme dit Proust, définissant la voix d'un auteur, là prégnant à raison inverse de son estompement. La chanson Schott est une ballade vagabonde, au souffle médium, allure dégraissée, équipement de campagne progs-guitares, ici à peine