Le plan était presque parfait. Daft Punk publie la semaine prochaine Random Access Memories, son premier album depuis 2005 - si on laisse dans l’oubliette qu’elle mérite la bande originale de Tron : Legacy, en 2010. Pour ce retour mitonné depuis 2008, le duo qui a projeté l’électronique à la française sur les scènes mondiales à la fin des années 90, avait tout verrouillé : le tapis de bombes marketing et une campagne de promo parano, qui exigeait que la presse vienne docilement écouter (une fois, deux peut-être) l’objet dans les locaux de Sony, afin d’éviter une fuite anticipée sur Internet. Quelques-uns - comme Libération - ont refusé cette ronde servile, partant d’un principe de base qui veut qu’on n’absorbe pas un disque de soixante-quinze minutes sans vivre un minimum avec lui.
Puis Random Access Memories a tout de même fini par fuiter ce lundi, avant d'être mis en écoute sur l'iTunes Store d'Apple, et on a pu réaliser que le plan com abritait une bombinette passéiste. Oui, le nouveau Daft Punk est un disque embarrassant de pop funk sans engagement, qui imagine qu'on peut encore trouver intéressant en 2013 un succédané clinique de Kool & the Gang avec des voix de robots. Bien sûr, l'intention était annoncée dès le titre du disque, qui promet une plongée dans la mémoire musicale de ses auteurs. De même, Daft Punk reste dans son univers. Depuis Homework en 1997, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo créent