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Libération

Une promo robotisée et roborative

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Web, affiches, télé : rarement une sortie de CD a été aussi implacablement orchestrée.
publié le 15 mai 2013 à 21h36

Quel était l’événement célébré ces dernières semaines : la sortie des nouvelles chansons de Daft Punk ou la campagne de promotion orchestrée pour scander cette publication ?

Le duo français, dans son éternel souci du détail, a initié l'affaire et l'a suivie de près. Rob Stringer, le patron du label Columbia, expliquait début mai dans les colonnes du Wall Street Journal le plan pensé par Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo : «Ils nous ont apporté un livre appelé les Publicités rock'n'roll du Sunset Strip», le boulevard star de Los Angeles. «"C'est ce que l'on veut", nous ont-ils dit. Ils ne voient rien de mal à être grand public, et pourquoi devraient-ils ? Michael Jackson était grand public, Pink Floyd aussi.»

Daft Punk a donc eu ses grandes affiches stylées à Los Angeles et ailleurs. Puis s'est attaqué à un autre pilier de la culture américaine : l'émission comique de NBC Saturday Night Live, qui possède «un côté intemporel», a dit Thomas Bangalter à Rolling Stone. Le duo y a diffusé, début mars, deux clips de quinze secondes à peine, laissant entendre quelques bribes de son premier single, Get Lucky. En y ajoutant un nouveau teaser lors du festival californien branché Coachella, la frénésie était lancée pour pas trop cher.

Daft Punk a bien ensuite utilisé les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Vine) pour relayer le nom et la durée des morceaux de Random Access Memories, quitte à franchi