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Libération
Critique

Mykki Blanco, rap nouveau genre

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Festival. Invité de Villette Sonique, le New-Yorkais donne sa première prestation dimanche à Paris.
publié le 24 mai 2013 à 20h46

Le front pour l’égalité des genres s’est durci ces derniers temps dans la musique. En mars, la chanteuse norvégienne Susanne Sundfør obtenait l’abandon, lors des victoires de la musique de son pays, des catégories «meilleur artiste masculin» et «meilleure artiste féminine» au profit d’une catégorie unique. En avril, le duo suédois The Knife revenait aux affaires avec des revendications similaires : voix androgynes, photographies troublantes où l’on a du mal à différencier la chanteuse, Karin Dreijer Andersson, de son frère, Olof, et surtout parité imposée des journalistes venus les interviewer.

«Facettes». Dimanche, c'est le rappeur américain Michael Quattlebaum Jr., alias Mykki Blanco, qui monte sur la scène du festival Villette Sonique pour son premier concert parisien, probablement habillé en femme selon son habitude.

Personnage plus qu'atypique dans un milieu hip-hop plombé au mieux par le machisme, au pire par une homophobie gueularde, Quattlebaum est apparu sur Internet il y a à peine plus d'un an, dans des vidéos et concerts brouillant la notion de genre. «Mykki Blanco, c'est moi, ce n'est pas un alter ego, nous expliquait-il récemment par téléphone. C'est un nom de scène qui me permet d'exprimer les deux facettes - féminine et masculine - de ma personnalité. Il ne s'agit pas d'une transformation cosmétique : il ne suffit pas de mettre une robe pour se sentir femme. Une personne a plusieurs couches, quelle que soit cell