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portrait

Tricky: tout flow, tout flamme

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A 45 ans, le chanteur-compositeur-producteur de Bristol qui aime à arpenter Paris, a canalisé son instabilité et sa timidité.
(Photo Manuel Braun)
publié le 26 mai 2013 à 19h06
(mis à jour le 28 mai 2013 à 10h27)

Velvet and underground. Voici Tricky, tout de velours amidonné, d’écoute attentionnée. Aucun tour dans son sac : cash. Lui, l’électron libre de la musique indé, bagué trublion du trip hop (qu’il réfute), voire pape d’une pop transgénique (qu’il récuse) ? Ou lui, corsaire à l’abordage du hip hop et préposé au sabordage de la soul ? Qu’importe. Le natif de Bristol semble, cet après-midi de temps de chien, d’une humeur lumineuse. Adrian Nicholas Matthews Thaws, fils d’un Jamaïcain parti avant de l’avoir connu et d’une Anglo-guyanaise suicidée quand il avait 4 ans, semble enfin apaisé. A 45 ans, nanti d’un CV (trans)musical et expérimental à faire pâlir bien des rock stars.

«Ma liberté, c'est ma bouée : j'ai toujours mal vécu de me sentir dans une prison dorée», dit celui qui, vingt-huit ans plus tôt, a fait un passage rapide en geôle. Quand il parle, l'ex-transfuge de Massive Attack, affranchi grâce à un premier album solo mémorable, Maxinquaye, du nom de sa mère poète à ses heures, a le flow inversement proportionnel à celui qui serpente sur ses titres. Ainsi, face à vous, il tonne, martèle, ou tambourine. Sur disque, il feule, susurre, ou râ(c)le. «Il est en mouvement et en mue permanente», lâche Francesca Belmonte, chanteuse hantée irlando-italienne qui l'accompagne sur ce False idols, 10e album solo à l'atmosphère brumeuse et vénéneuse qui sort demain. Après deux précédents opus «frustrants» et un divorce houleux avec l