Parfois, les musiciens font l'album que l'on n'attendait pas d'eux. Ils bazardent l'évidence et se concentrent sur un sentier jusqu'ici enseveli dans leur discographie. C'est ce qu'ont fait Dominic Maker et Kai Campos, alias Mount Kimbie, dans leur très beau et sensible deuxième album sorti cette semaine, Cold Spring Fault Less Youth. En 2010, leur premier long format à la pochette ornée d'un cul en jogging rouge, Crooks & Lovers, était plein d'ambiances instrumentales à textures palpables et basses en avant, le disque crépitant de deux types enfermés devant des logiciels piratés. Les Mount Kimbie y montraient leur belle façon de malaxer l'electronica mélodique des années 90 comme le clubbing noir des années 2000 - le dubstep et ses continuateurs.
Nonchalance. «Lorsque nous avons terminé ce premier disque, on s'est dit qu'on l'avait emmené aussi loin qu'on voulait, racontait récemment à Libération Kai Campos, petite chemise et dégaine d'étudiant anglais en vacances en Bretagne. Deux années de concerts ont suivi, pendant lesquelles on n'a pas écrit de musique. Nous remettre au travail après tout ça, c'était comme recommencer le groupe.» «Nous avions perdu nos automatismes, enchaîne Dominic Maker, son compère barbu taiseux. Mais ce qui est bien, quand on perd ses habitudes, c'est que les bonnes s'accrochent.»
Cold Spring Fault Less Youth ne repart donc - bien entend