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Libération
Critique

Cumbia de divisions pour la grande famille latino

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Electro . Samedi au CentQuatre, deux groupes et six DJ joueront et mixeront le genre sous la houlette de Rémy Kolpa Kopoul.
publié le 7 juin 2013 à 21h21

Mi-mai au Bataclan, lors d'une Nuit zébrée de Radio Nova, La Yegros, jeune et excentrique chanteuse argentine de «cumbia electro», interprétait son tube Viene de mi accompagnée par un bon millier de spectateurs enthousiastes, des Parisiens qui connaissaient les paroles plusieurs semaines avant la sortie du disque (1). Un petit indice de la popularité croissante en Europe de cet étrange hybride qui se répand à travers les réseaux sociaux : une musique de village colombienne jouée par des Argentins sur des ordinateurs obsolètes. La cumbia electro, ou «new cumbia», ou encore cumbia digitale, «on ne fait pas mieux en ce moment pour remplir les dancefloors», témoigne Rémy Kolpa Kopoul de Radio Nova, qui cite à l'appui les festivals où il a mixé en 2012 : Solidays à Paris, Worldwide à Sète. L'ancienne plume de Libération ajoute : «La cumbia présente un énorme avantage par rapport à la salsa : tout le monde peut la danser à sa guise, sans apprentissage.»

Manioc. La séduction du son colombien vient sans nul doute du mélange de primitif et de futuriste, ce sceau «tradimoderne», pour reprendre l'étiquette créée au Congo pour Konono, Staff Benda Bilili et consorts. Pour jouer la cumbia, prenez un guiro, gros cylindre métallique qui sert à râper le manioc. Frotté avec une baguette, il donne le «tchikitchik» caractéristique de la cumbia. Tout le monde en connaît au moins une : la Colegiala, inoubli