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publié le 13 juin 2013 à 19h06

«On a le public qu'on mérite.» Voilà à peu près le mot du directeur, Bernard Foccroulle, pour cette 65e édition du festival d'Aix-en-Provence qui se tient du 4 au 27 juillet. Ou plus précisément : on a le public qu'on fabrique. Par exemple, en proposant des journées de formation pour enseignants et associations ; en offrant cette année un «festival d'Aix en juin», avec une vingtaine de représentations et master classes, dont des Mamelles de Tirésias de Poulenc (le 15 juin au Bois de l'Aune) par l'Académie européenne de musique, ou le Brundibár de Hans Krása, créé en 1943 au triste camp de Theresienstadt et qui sera représenté par des enfants aixois les 21 et 22 juin, dans l'ancien camp d'internement des Milles.

Le festival se prolonge aussi dans le temps avec l'Orchestre des jeunes de la Méditerranée pour un Roméo et Juliette de Prokofiev qui va à Manosque, le 28 juillet, et à Nice, le 29. Il s'étend enfin dans l'espace et les genres, puisque l'Elena de Cavalliest à Martigues les 25 et 27 juillet dans le cadre de Marseille Provence 2013, tandis que le saxo belge Fabrizio Cassol évoque la place Tahrir dans sa création Alefba, le 10 juillet, et que le Tunisien Jasser Haj Youssef mêle jazz et Orient le 15. Tous ces spectacles, Foccroulle les appelle des «petites formes» qui montrent «comment la création peut se nourrir d'autres traditions, être revivifiée». Il avoue leur prêter une attent