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Libération
Portrait

Le sacre français de Valer Barna-Sabadus

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Le contre-ténor roumain, révélé par l’«Artaserse» de Leonardo Vinci, promet de faire sensation en Ménélas dans «Elena».
publié le 13 juin 2013 à 19h06

C'était en 2009, au Palais Garnier. En un seul air, de surcroît au troisième acte, Valer Barna-Sabadus impressionnait fortement le public parisien venu découvrir le Demofoonte de Nicola Jommelli dirigé, comme à Salzbourg quelques semaines plus tôt, par Riccardo Muti.

Puis on oublia ce jeune chanteur prometteur jusqu'en 2012, où on le vit successivement en Iarba dans la Didone Abbandonata de Johann Adolph Hasse, à l'Opéra royal de Versailles, et dans l'Artaserse de Leonardo Vinci, un ouvrage méconnu du compositeur calabrais recréé à Nancy. Entouré d'autres contre-ténors de choc comme Philippe Jaroussky, Max Emanuel Cencic, Franco Fagioli et Yuriy Mynenko, le chanteur roumain incarnait une Semira de pure grâce, dans ce qui restera comme l'événement lyrique de l'an dernier en France.

Clair et fruité. Les mélomanes français qui n'ont entendu l'Artaserse ni à Nancy ni au Théâtre des Champs-Elysées - ce qui est excusable - mais pas non plus l'enregistrement réalisé par Virgin Classics - ce qui l'est moins - vont avoir un choc à Aix : avec son timbre de soprano clair et fruité, son engagement dramatique et son style raffiné, Valer Barna-Sabadus est un interprète majeur de la musique baroque et de Cavalli, dont il a déjà chanté le rôle d'Endimione dans la Calisto.

C'est à Arad, en Roumanie, non loin de la frontière hongroise, que le chanteur est né, le 15 janvier 1986. Sa mère était alors pianiste et son