Sónar déménage et c'est toute l'Europe qui en parle. C'est dire à quel point le festival catalan de «musique avancée» - comprendre principalement électronique - est devenu incontournable en vingt années d'existence, qui ont aussi été celles d'une transformation intense de sa ville, Barcelone. Sónar, qui fête ça jusqu'à dimanche, a donc déplacé sa programmation de jour, quittant son nid trop étroit du Raval, au cœur de la vieille ville, pour les grands espaces de la Fira Montjuic, au pied de la colline qui accueillit une bonne partie des compétitions des Jeux olympiques en 1992.
Comme il y a quelques années, lorsque Sónar a échangé ses nuits sur la plage contre la carcasse impersonnelle d'un autre parc des expositions plus lointain, des voix s'élèvent pour regretter le passé insouciant d'un festival qui accueillait 6 000 personnes à ses débuts et a désormais franchi la barre des 100 000. C'était avant, dans les années 90. Le déménagement du Sónar de jour vers la place d'Espagne devrait s'imposer plus souplement : on y circule bien mieux entre les quatre scènes, le son est meilleur, les danseurs ont plus de place pour s'ébrouer sur la fausse herbe et Sónar en profite pour créer Sónar+D, un salon encore embryonnaire dédié aux nouvelles technologies de la musique live. Surtout, la belle façon qu'a le festival de mêler «des artistes radicaux et d'autres plus grand public avec une même approche de la fête», comme le dit Enric Palau, cofondateur et programmateur, f