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Libération
Critique

Harry, crooner iconique

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Swing . Croisant soul, country, bossa et gospel, le nouvel album du natif de La Nouvelle-Orléans est un excellent cru.
publié le 17 juin 2013 à 19h56
(mis à jour le 18 juin 2013 à 11h36)

Du ciel bleu acier aux yellow cabs aveuglants, Manhattan est sous l'emprise d'un début de canicule. Arrivant du Connecticut, où il vit désormais avec son épouse et ses trois filles, Harry Connick Jr. est d'excellente humeur. L'inoxydable crooner au timbre moelleux a beau prétendre que rien n'a changé dans sa façon de chanter ou de jouer de la musique, il reste que Every Man Should Know, son dernier envoi conjuguant soul, country, bossa, blues et gospel, semble avoir été peaufiné avec amour.

Comment ne pas fondre aux pépiements célestes du saxophone soprano de Branford Marsalis sur le calypso Let Me Stay, ou au solo de trompette mutin du frangin Wynton sur Being Alone, ode aux matins fainéants à La Nouvelle-Orléans ? Il y a dans ce disque un humour léger qui transpire, de One Fine Thing, blues funky adorné d'un trait de cordes scintillant, évoquant le Marvin Gaye de Trouble Man, comme de S'pposed to Be, spiritual pétulant de french quarter porté par la trompette de Leroy Jones se frayant dans une jungle de Hammond B3 et chœurs charleston de mardi gras.

Phrasé. La vraie nouveauté est le vibrato, plus haut dans le masque, et les mélismes chromatiques, typiquement soul, du chanteur, évoquant sur Every Man Should Know et Come See About Me le Stevie Wonder de Village Ghetto Land. Le disque a été enregistré entre Los Angeles, New York et Nashville,