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Critique

Scout Niblett, seule comme une grande

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Rock. La chanteuse et compositrice britannique continue de se raconter dans «It’s Up to Emma», son sixième album. De la chute à la résilience, la boucle est bouclée avec succès.
(Martalucysummer)
publié le 18 juin 2013 à 19h56
(mis à jour le 19 juin 2013 à 10h10)

Il y a vers la fin d'It's Up to Emma, le sixième album de Scout Niblett, une reprise tendue de No Scrubs, l'inoffensif tube r'n'b du groupe TLC circa 1999. L'Anglaise le joue depuis quelques années sur scène, et on pourrait donc facilement le prendre comme une boutade sans conséquence. Mais elle a choisi pour l'accompagner la douce voix éraillée d'Emil Amos, animateur du rock indé américain au sein de Grails, OM et Holy Sons… et surtout ex-mari de Scout Niblett, qui solde leur histoire d'amour et sa colère dans ce nouveau disque qui compte parmi ses plus réussis.

Tectonique. No Scrubs est «juste une super chanson» qu'elle «aime bien», biaisait Scout Niblett la semaine dernière, de passage à Paris avec son gros sac à dos sur les épaules, son éternelle allure d'adolescente émotive et ses cheveux gris naissants à bientôt 40 ans. Mais surtout, cette chanson se révèle être, dans la dernière ligne droite optimiste de ce «disque de rupture», une façon habile de clore un drame personnel en passant - à deux et les yeux dans les yeux - d'amoureux à «tocard».

It's Up to Emma vient refermer «une sorte de cycle inconscient», explique la chanteuse, née Emma Louise Niblett dans le centre de l'Angleterre mais exilée aux Etats-Unis depuis longtemps, apparue au début des années 2000 comme un personnage solitaire mi-riot grrrl mi-John Lee Hooker en perruque blonde, batteuse aut