Le nom d'un philosophe slovène marxisto-farfelu pour définir un courant musical ? Et pourquoi pas ? «L'idée est venue du DJ Villa Diamante, étudiant en philo et en cinéma, explique Grant Dull, un des fondateurs du label ZZK. On aimait la sonorité, et puis Slavoj Zizek est un penseur très original. Nous rêvons de l'inviter à une de nos soirées.» Car avant de devenir structure de production, ZZK s'est fait connaître par des fêtes estampillées Zizek. Grant Dull, expatrié californien, avait créé le site What's Up in Buenos Aires (Wuba). «J'étais informé de ce qui se passait dans les clubs, explique-t-il. DJ Nim et Villa Diamante avaient un projet sur les musiques de ghetto, et je me suis associé à eux.»
Incendie. En avril 2008, les premières soirées Zizek mixent dancehall, grime, hip-hop, dubstep et cumbia underground, un mouvement venu des banlieues. Mais jamais de tango electro : «Trop froid, dépourvu des couleurs que nous aimons», justifie le DJ et musicien Pedro Canale, alias Chancha Via Circuito, un des fers de lance de ZZK. Même si Gotan Project a publié un excellent disque de remix tropicaux, la Revancha en Cumbia.
Les premières soirées ont lieu au Por Vos, «un très beau lieu dédié au tango», avant de migrer vers Niceto, boîte haut de gamme du quartier de Palermo. Depuis avril, elles ont lieu au Jok Club. «Le succès nous a pris par surprise, ajoute l'Américain.