Pour avoir affirmé, notamment dans ces colonnes (Libération du 21 janvier), que les membres du groupe Staff Benda Bilili ont été traités «comme du bétail» par leur agent artistique Michel Winter et le tourneur Run Productions, Maurice Ilunga et Jimmy Kibibi ont été condamnés pour diffamation le 6 juin par le tribunal correctionnel de Poitiers. L'avocat des prévenus, absents à l'audience, avait plaidé «un jugement de valeur qui relève de la liberté d'expression». Le tribunal ne l'a pas suivi et a prononcé une condamnation à 1 euro symbolique (ce que demandaient les plaignants), et deux amendes de 500 et 800 euros.
Depuis plusieurs mois, le destin du groupe africain parmi les plus connus sur la planète est un feuilleton à rebondissements. Le succès de ces musiciens de la république démocratique du Congo, en chaise roulante pour la plupart, semble avoir aiguisé des appétits. En 2011, ils sont approchés par un Congolais résidant en France, Maurice Ilunga, qui leur propose d'utiliser leur notoriété pour aider les personnes handicapées. Une association est créée. Ses statuts, déposés à la préfecture des Hauts-de-Seine le 11 octobre 2011, parlent de «promouvoir les actions humanitaires et [mettre] en place une structure d'accueil ayant pour but de secourir les personnes les plus en difficulté». Mais pas d'organiser les tournées de Staff Bend