La cour d'appel sera-t-elle moins sévère à l'encontre du rappeur Weld el 15 que le tribunal de première instance? Condamné le 13 juin à deux ans de prison ferme pour sa chanson Boulicia Kleb («les flics sont des chiens»), Alaa Eddine Yacoubi est repassé ce mardi devant le tribunal, qui a reporté sa décision au 2 juillet.
«Outrage à un fonctionnaire», «outrage à la pudeur» ou encore «imputation à un fonctionnaire de faits illégaux sans en établir la véracité» : c’est ainsi que le premier juge a considéré le morceau. Composé en prison, diffusé en mars sur YouTube, c’est l'un des premiers qui s’attaque de façon aussi directe à la police. Condamné en 2012 à neuf mois de détention pour simple consommation de cannabis, Weld el 15 y évoque son expérience, la persistance des violences policières et l’injustice du système:
«Hé président, avocats, policiers, juges.../ Vous avez fait pleurer mon père, je ferai en sorte que le vôtre soit brûlé (…) A l'Aïd j'aimerais égorger un policier au lieu d'un agneau/ Coc-coc-cocaïne, zatla [cannabis], kétamine/ C'est vous qui les rapportez puis vous nous demandez d'où ça vient
C'est vous les trafiquants, vous nous démolissez depuis qu'on est jeunes avec ces produits. (…) On pensait qu'il y avait eu une vraie révolution, mais on s'est fait entuber.»
La lourdeur de la sentence a fait l’effet d’une douche