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Libération
Récit

Les rappeurs tunisiens niquent la justice

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Condamné à deux ans de prison pour une chanson, Weld el 15 repassait ce mardi devant le juge. Les rappeurs se mobilisent en faveur de sa libération.
Capture d'écran du clip «Les policiers sont des chiens». (Photo DR)
publié le 25 juin 2013 à 10h56
(mis à jour le 26 juin 2013 à 13h18)

La cour d'appel sera-t-elle moins sévère à l'encontre du rappeur Weld el 15 que le tribunal de première instance? Condamné le 13 juin à deux ans de prison ferme pour sa chanson Boulicia Kleb («les flics sont des chiens»), Alaa Eddine Yacoubi est repassé ce mardi devant le tribunal, qui a reporté sa décision au 2 juillet.

«Outrage à un fonctionnaire», «outrage à la pudeur» ou encore «imputation à un fonctionnaire de faits illégaux sans en établir la véracité» : c’est ainsi que le premier juge a considéré le morceau. Composé en prison, diffusé en mars sur YouTube, c’est l'un des premiers qui s’attaque de façon aussi directe à la police. Condamné en 2012 à neuf mois de détention pour simple consommation de cannabis, Weld el 15 y évoque son expérience, la persistance des violences policières et l’injustice du système:

«Hé président, avocats, policiers, juges.../ Vous avez fait pleurer mon père, je ferai en sorte que le vôtre soit brûlé (…) A l'Aïd j'aimerais égorger un policier au lieu d'un agneau/ Coc-coc-cocaïne, zatla [cannabis], kétamine/ C'est vous qui les rapportez puis vous nous demandez d'où ça vient
C'est vous les trafiquants, vous nous démolissez depuis qu'on est jeunes avec ces produits. (…) On pensait qu'il y avait eu une vraie révolution, mais on s'est fait entuber.»

La lourdeur de la sentence a fait l’effet d’une douche