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Critique

BD Harrington, l’art de l’expiration

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Pop. A la découverte d’un doux oiseau de malheur irlando-canadien, fredonnant le décès de son père.
BD Harrington a fait ses études à l'Ontario College of Art and Design. (Photo DR )
par BAYON
publié le 27 juin 2013 à 20h16

Mettons une anthologie du rock lugubre. Y figureraient, comme fleurons noirs, outre Joy Division et Gérard Manset, The Cure ou Léo Ferré, le chef-d'œuvre doloriste  méconnu 2007 Returning to the Scene of the Crime, de l'ovni de Manchester At Swim Two Birds, et la vanité 1992 Year After Year, d'Idaho, duo de gosse de riches hollywoodien. Johnny Cash gospelisant in extremis son deuil de «Man in Black» avec Rick Rubin s'impose ; comme Presley soleil noir, aux slows de rosaire rose. On peut songer au Rock Bottom en décompression tétraplégique sous LSD du Soft Machine stal défenestré Robert Wyatt, et à Leonard Cohen idem.

Glaneur. Le catalogue EEG ambient d'Eno fournit son contingent de musiques pour mal de tête satiennes, berceuses de trompe et synthés zen. Dans des eaux voisines, à peine détraquées de légèreté, Murat des volcans éteints, grand glaneur de chants terreux sur l'air du Parcours de la peine, Dans les gravats, N'attends rien, la Fin du parcours… Et donc, entre cent autres oubliés de cette même farine, suivant une amorce 2010 (The Kid Strays), le notable Regarding the Shortness of Your Breath du jour, du morne Irlandais de Toronto BD Harrington, en promo marron mouron.

Sous Little Sioux point certes le Cohen susmentionné, mais BD Harrington exprime une affliction plus inédite - celle de la mort du père (le sien) à l'heure de son retour de fils prodigue. Autour de ce père perdu qu'