Vous organisez un festival au printemps (Fireworks) et un autre à l’automne (Pitchfork Music Festival), mais aucun en été. Pourquoi?
Il y a trop de concurrence et les cachets des artistes, très sollicités, augmentent.
Y a-t-il un déséquilibre entre le nombre de festivals et le public potentiel?
Pas forcément, car moins le public est stimulé, moins il va au concert. L’été est une période de loisirs, où l’on est disponible et prêt à dépenser plus. Le risque réside plutôt dans le manque d’artistes et l’uniformisation de la proposition.
En quoi la taille d’un festival influe-t-elle sur sa pérennité?
Les gros festivals comme les Vieilles Charrues n’ont pas à s’en faire, ils ont leurs fidèles et bénéficient d’aides de leur région, pour qui un tel événement est un vecteur de rayonnement important. C’est plus difficile pour les festivals de taille moyenne comme le Midi ou même la Route du rock, qui ciblent un public de niche et sont moins subventionnés. Il faut qu’ils aient une excellente programmation pour tenir.
Y a-t-il des artistes dont on sait qu’ils joueront à guichets fermés?
Bruce Springsteen aux Vieilles Charrues, par exemple. Mais ils sont rares… L’astuce, c’est plutôt de multiplier les têtes d’affiches. On ne va pas au Primavera de Barcelone pour voir untel, mais parce qu’on sait que chaque jour sera excellent.
Quel type de financement préconisez-vous?
Vu le contexte économique, le modèle du festival dépendant des subventions publiques ne peut plus durer très longtemps. Le Pitchfork n’en reçoit d’ailleurs pas. Il faut miser sur la billetterie. Et séduire des marques, même si c’est difficile: peu ont la fibre musicale.
Y a-t-il des régions plus propices que d’autres pour y créer un festival?
Bien sûr. La Bretagne a une longue tradition festive avec les Transmusicales, les Vieilles Charrues, la Route du rock… Le Nord aussi, et ce n’est pas un hasard si le Main Square s’est installé à Arras: il existe un vrai public près des fronti