Le coup est tombé le 24 janvier et il a fait mal, «quand j'ai appris que le conseil général des Hauts-de-Seine a décidé de nous supprimer une subvention de 265 000 euros sans motif explicite», raconte François Missonnier, le directeur de Rock en Seine. Une tuile bien tardive, alors que la programmation du festival parisien est très avancée. Bien sûr, il peut toujours compter sur le soutien de la région Ile-de-France, sa tutelle historique, qui lâche 650 000 euros sur un budget dix fois plus gros. Mais ce sera la seule aide publique. La crise des finances des collectivités locales rattrape les festivals français de musique et accélère la transformation de toute une économie du loisir estival.
Tout le monde est touché, du poids lourd au poids plume. Le Midi festival de Hyères a vu fondre de 5 000 euros son budget de 295 000, après rabotage de 25% de l'aide que lui apportait le conseil général. «C'est dur, on est en permanence sur le fil du rasoir, admet Frédéric Landini, un festival est une économie ultra-fragile.» Les aides comptent encore pour 35% du budget, mais l'organisateur a le sentiment de «jouer sa peau sur chaque édition, façon équilibriste qui ne dispose pas d'un trésor de guerre».
Privés. A la tête de Beauregard, lancé en 2009 à Hérouville Saint-Clair, à côté de Caen, Paul Langeois savait bien depuis le début sur quel pied danser. Il n'a ainsi que 8% de fonds publics d