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Libération
Critique

Laura Mvula, la voie du chœur

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Soul. Révélation de l’été, l’Anglo-Caribéenne sort un premier album bigarré.
Laura Mvula était à Paris, le mois dernier, pour son premier concert en France. (Photo Stéphane Remael)
publié le 4 juillet 2013 à 20h36
(mis à jour le 5 juillet 2013 à 10h21)

Avec son look spectaculaire (crâne rasé, cils XXL) et sa parure souvent luxuriante, on a tôt fait de classer Laura Mvula parmi les chanteuses de r'n'b. Erreur : l'écoute de son CD Sing to the Moon révèle un talent original, une richesse des matières sonores rare dans l'univers pop, des orchestrations savantes, des instruments classiques à la pelle et un travail vocal sophistiqué, entre gospel et polyphonie. Et en prime une chanteuse surdouée. La jeune femme est née et a grandi à Birmingham, à une heure et demie de Londres, dans une famille d'immigrés des Caraïbes (Jamaïque et Saint-Kitts) où elle est l'aînée de trois enfants. «Ma ville a une forte tradition musicale, explique-t-elle fièrement. Nous avons deux salles réputées, le City Hall et le Symphony Hall. Et plus qu'ailleurs en Grande-Bretagne, l'enseignement fait la part belle à la musique. Un programme permet d'offrir des cours à des enfants qui ne pourraient y accéder par leurs origines sociales. J'ai eu la chance d'en bénéficier, mon frère et ma sœur aussi.»

Glockenspiel. La petite Laura tâte du piano et du violon, «mais j'étais peu disciplinée et ne travaillais que les morceaux jazz». A l'école, elle est la «musical nerd» de service : «Je voulais toujours faire chanter ou danser mes camarades.» A côté du classique, elle reçoit l'influence des Black Voices, quintette vocal féminin que dirige sa tante, très connu au Royaume-Uni