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Libération
Interview

«Montagne, chevelure, gadoue»

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Le batteur-chanteur analyse son évolution et son travail de création :
par BAYON
publié le 8 juillet 2013 à 19h46

Le jour de la mortelle foire de la musique, le crooner sensible répond d’outre-Atlantique à nos questions sur son album ambient non-aligné.

Cette jaquette rose bizarre ?

J’avais une vision de la nudité d’un homme en extase. Comme un baptême dans l’eau. On a déniché une église charbonnière, en Pennsylvanie, et réalisé cette mise en scène. Je tenais à ce que l’église fasse boîte de nuit moite.

Votre vocation musicale…

J’ai été musicien les deux tiers de ma vie. J’ai débuté à la batterie et y suis devenu bon. Jusqu’au jour où j’en ai eu assez d’être un point fixe du groupe, et aspiré à explorer les mélodies qui me trottaient sans cesse en tête.

Me Moan («Moi marmonne») ?

Je caressais l'idée d'un primitif découvrant la confession, un exutoire. Cette préoccupation avait été suscitée en moi par une discussion avec un copain sur Crainte et Tremblement de Kierkegaard.

Vos modèles, influences, références…

Il y en a tant… Disons que les gens qui m’ont soufflé, à travers les années, sont David Foster Wallace, Toby Keith, Alison Krauss et Pier Paolo Pasolini.

Votre musique, de votre point de vue ?

Montagnes, chevelure, gadoue, violet, nanas de station-service, cannabis.

Une prédilection sur l’album ?

Phantom Rider. J'ai le sentiment, avec ce morceau-là, d'aborder quelque chose comme le futur de ma musique.

Comment naît un The Right Signs ?

Je pars d’un son, n’importe quel son, échantillon, bleep de synthé, claquement de porte de micro-onde en boucle… J’élabore à partir de là, j’ajoute des sons, je cherche une mélodie, un rythme. Je n’écris jamais les paroles en premier. Je laisse d’abord la chanson jouer un peu, avant de la saisir.

De l’album All Hell à Me Moan…

Plus de travail, plus intense sur Me Moan. Je me suis a