Après un featuring avec Kerry James sur le titre Contre nous, vous choisissez de nouveau de collaborer avec Youssoupha pour Blokkk identitaire, pourquoi ?
Youss' et moi sommes représentatifs de deux composantes de la société française: la communauté arabo-musulmane et la communauté noire. Mon avant dernier album s'intitulait Arabian Panther et le sien Noir Désir. On s'inscrit tous les deux dans des thématiques qui nous concernent directement. Avec ce titre, on souhaitait mettre en évidence des tendances au communautarisme et à la radicalisation auxquelles nos communautés respectives sont sujettes, pour mieux les combattre. Le but était de se mettre à la place de personnes ayant des opinions extrêmes pour montrer que l'absurdité, poussée à son paroxysme, mène malheureusement à une certaine violence.
Le clip a des allures de court métrage, comment est née l'idée de ce scénario ?
Le réalisateur, Jean-Luc Herbulot et le co-scénariste, Samy Baaroun ont ciselé le scénario pour lui donner une dimension cinématographique, de manière à offrir une seconde lecture au morceau. C'est vrai qu'on aurait très bien pu, Youssoupha et moi, se mettre en scène en train de s'aboyer au visage toutes les absurdités que l'on se dit dans Blokkk identitaire, avec une fin de clip bateau dans laquelle on nous verrait nous réunir et faire la paix. Le travail de Samy et Jean-Luc a donc été une vraie valeur ajoutée. Filmer quatre jeunes hommes, aux idées extrêmes mais de bords différents, forcés à vivre ensemble et à s'entraider pour survivre, c'est une manière de montrer qu'il est possible de dépasser les frontières raciales.
Pourquoi avoir choisi ces quatre profils en particulier ?
On voulait rappeler que le radicalisme et le communautarisme ne sont pas l'apanage d'u