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Libération
Critique

«Soul Train», révolution télévisée

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Variétés. Arte commence sa série estivale sur la musique noire en évoquant l’émission américaine culte.
publié le 12 juillet 2013 à 20h46
(mis à jour le 15 juillet 2013 à 9h32)

C'est l'histoire d'une émission de télévision qui a changé le cours de l'histoire de la musique populaire. Lorsque Don Cornelius lança Soul Train en 1970, les rendez-vous cathodiques ne manquaient pas, entre le Ed Sullivan Show et American Bandstand qu'animait Dick Clark, sans même évoquer des programmes plus généralistes, comme le Dick Cavett Show ou le Dinah Shore Show, accordant une place aux variétés. Dans ces émissions, on pouvait voir sur scène des artistes afro-américains comme les Four Tops ou Diana Ross et les Supremes ; mais dans le public, la ségrégation était toujours de mise.

En étant la première émission entièrement consacrée à la musique noire, programmée, de surcroît, tous les samedis matin à 11 heures, Soul Train opéra une révolution, montrant à la jeunesse noire que le ghetto n'était pas une fatalité et qu'un Noir pouvait être producteur et animateur d'une émission populaire. Né le 27 septembre 1936 à Chicago, Donald Cortez Cornelius ne se destinait pas à travailler dans les médias. De retour de la guerre de Corée, où il avait servi dans le corps des Marines pendant dix-huit mois, il vendit des voitures et des polices d'assurance, puis devint agent de la circulation. En verbalisant Leonard Chess dans son véhicule, sa vie bascula toutefois dans une nouvelle dimension.

«Groovy». Le fondateur du fameux label de blues Chess Records avait acquis, quelques années plus tôt av