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Critique

Montreux : le Prince et la diva

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Festival. Combo gagnant pour la manifestation suisse ce week-end, entre une Brazil Night menée d’une main de maître par Gal Costa vendredi et un show survolté du Kid de Minneapolis samedi.
publié le 14 juillet 2013 à 20h26

Une heure trente d'aérobic à minuit, ça tente quelqu'un ? Deux mille festivaliers ont répondu oui, vendredi soir à Montreux. Sosie de Laurence Ferrari en soutif et jupette pistache, la sautillante Brésilienne Claudia Leitte a apporté son axé music (prononcer «haché»), ses choristes acrobates, et a fait danser comme à Bahia, dans une bonne humeur naïve qui a (presque) fait oublier ses médiocres qualités vocales. La Brazil Night, institution à Montreux, prenait fin de joyeuse façon après avoir vécu plus tôt dans la soirée un moment rare, tendu, intense, grâce à une antique connaissance : Gal Costa, membre du groupe (avec Maria Bethania, Gilberto Gil et Caetano Veloso) qui lança au milieu des années 60 la révolution tropicaliste.

Muse. En 2011, ce monument de la MPB (musica popular brasileira) a surpris son public en publiant Recanto, disque d'une audace inouïe. Gal Costa s'est mise entre les mains de la famille Veloso (Caetano a signé toutes les chansons, son fils Moreno les arrangements) et s'est immergée dans une esthétique électro-minimaliste souvent brutale. Jamais publié en France, Recanto est un disque prenant, plus proche par son atmosphère de PJ Harvey que du carnaval de Rio. La version scénique était donc attendue avec un vif intérêt.

L’entame du concert est ardue : le public (dont nombre de Brésiliens) se montre peu réceptif et poursuit ses papotages, la chanteuse, 67 ans, qui reste assise, hiéra