Dans son ouvrage Claude François et les sirènes de la postmodernité (1), le sémiologue Franck Evrard (2) s'interroge sur le mythe du chanteur disparu. Il envisage les différents éléments qui consacrèrent la star en demi-dieu : les thèmes biographiques (déracinement de sa patrie d'origine, l'Egypte, l'ascension, les histoires d'amour, la tentative d'assassinat), les circonstances de sa mort (fait divers inconcevable pour une star), les valeurs symboliques (gendre idéal, homme dynamique). Un chapitre intitulé «Clo-Clo et Sarko, sous les tropiques néolibéraux» évoque des «ressemblances dans le storytelling des deux "stars"» : «même activisme, même avidité de gloire et de pouvoir, même recherche de la médiatisation de la vie privée et publique».
Claude François et Nicolas Sarkozy auraient développé leur personnage public selon un script semblable…
Comme l’ancien président, Claude François avait un vrai sens du marketing concernant sa propre personne. Il était le maître quand il s’agissait d’exposer sa vie privée. On sait à quel point il a mis en scène ses histoires amoureuses. Il est d’ailleurs allé jusqu’à cacher la naissance de son deuxième fils pendant près de deux ans parce que cela ne correspondait pas à l’image qu’il voulait donner à son public féminin.
Il détenait le magazine Podium qui lui était intégralement consacré…
Quand Claude François reprend Podium, en 1972 - ce magazine existait déjà -, il en fait un outil dédié à sa promotion. D'ailleurs, il exige que les têtes des autres artistes soient réduites afin que la sienne reste le point fondamental de la page. Certains artistes, comme Dave, voient le bleu