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Critique

Minino Garay, l’apôtre du cuarteto

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World. Le percussionniste argentin apporte la musique des bals populaires de Córdoba au festival de Saint-Emilion.
publié le 17 juillet 2013 à 21h26
(mis à jour le 18 juillet 2013 à 15h55)

Dans la ville de Córdoba, dans le nord de l'Argentine, on ne conçoit pas un bal populaire sans Fernet Coca, ni cuarteto. Dans les verres, un cocktail à base de Fernet-Branca, ce digestif amer distillé en Italie et dont les Argentins et les Uruguayens sont les plus gros consommateurs mondiaux. Et dans les oreilles, un mélange de tarentelle et de paso doble. «Une pure musique d'immigrés née dans les années 60, explique Minino Garay, originaire de la ville. Quand les Italiens jouaient la tarentelle, les Espagnols restaient assis. Quand ces derniers entamaient un paso doble, les Ritals s'écartaient. Jusqu'au jour où tout s'est métissé sous le nom de cuarteto, et la ville entière est entrée dans la danse : les Arméniens, les Libanais, les Ukrainiens…»

Minino Garay, 46 ans, est le digne héritier de Domingo Cura, le plus grand percussionniste argentin, mort en 2004. Installé à Paris depuis plus de vingt ans, il a créé les Tambours du Sud, accompagné Julien Lourau, Nilda Fernandez ou Dee Dee Bridgewater. Ces derniers temps, on le retrouve dans le groupe du pianiste Laurent De Wilde, ou a la tête des Frapadingos, une débauche de percus latines à vingt exécutants.

«Chichi». Pour Asado, le disque qu'il vient de terminer et qu'il publiera en octobre, il a accompli un vieux rêve : faire connaître la musique qui a bercé son enfance et avec laquelle il garde un lien familial étroit. «Un de mes oncles, producteur et composit