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Libération
Critique

Paris Loop, là où les boucles jubilent

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Répétitif. Le festival minimaliste arrive dans la capitale.
publié le 18 juillet 2013 à 20h36
(mis à jour le 19 juillet 2013 à 10h35)

C'est aux Voûtes, à Paris, que le live looping soufflera ce soir ses 50 bougies. Le poids de l'histoire sans doute. Car c'est dans la Ville lumière que l'on entend pour la première fois, le 9 juillet 1963, ce maelström sonore. Dans l'ex-théâtre Récamier, l'avant-gardiste Terry Riley illustre une pièce au moyen d'une machine barbare, le time lag accumulator. Il signe ainsi son Music for the Gift, en même temps que l'acte de naissance d'un genre marginal par excellence, hybride par essence, puisqu'electro-acoustique : la musique répétitive.

Trinité. Le loopeur joue, s'enregistre, réarrange ses boucles, les accumule puis les déstructure à l'envi. Complexe de supériorité sonique ou cache-sexe d'une nouvelle musique concrète, c'est d'abord un hommage à la perte de contrôle consentante. «On n'est certes pas dans le mainstream, concède In Mobile, qui fait partie de la vingtaine d'artistes à l'affiche ce week-end, mais pas non plus dans une approche de technicien.»

Pour Emmanuel Reveneau, coordinateur du Paris Loop Jubilee, ces concerts sont comparables à la musique classique. «Celui qui a fait le conservatoire appréciera les prestations différemment du profane. Mais l'essentiel, c'est que le résultat soit beau et coule de source. Dans notre époque du tout-multimédia, on essaie d'esthétiser la conversation entre homme et machine.» C'est pourquoi une présentation du matériel et des procédés ser