C'est le maquilleur qui s'en rend compte le premier, en posant la prothèse en latex sur les pommettes du chanteur. Michael Jackson ne va pas bien. Il va tellement mal qu'il s'évanouit au milieu des danseurs, victime d'une arythmie cardiaque, une nuit d'octobre 1983, au croisement d'Union Pacific et de South Calzona, à Los Angeles. Le tournage de Thriller est repoussé d'une journée. Mais le lendemain, Jackson est encore fatigué : il n'a pas dormi, sa peau blanchit.

Muselière. Le soir, entre deux prises, il tente de mordre au visage Jackie Onassis venue lui rendre visite. La décision est prise : il n'y aura pas de clip pour la chanson Thriller. Des analyses sont réalisées : les veines de Jackson s'assèchent, il a perdu 40% de son volume sanguin. Le réalisateur John Landis rouspète : «Non seulement le gosse est devenu un zombie, mais on a gaspillé du maquillage pour rien.» La famille de Jackson prend les premières mesures d'urgence, début d'une course qui durera vingt-cinq ans.

Le clan fait construire Neverland, un ranch féerique avec zoo et parc d’attractions, dont l’intérêt réside dans la position isolée qui est la sienne, et un système de souterrains haute sécurité. Jackson y est enfermé dans un caisson où sont ventilés des barbituriques. L’assistant de Don King, manager des Jackson, propose de capturer des Biafrais pour résoudre le problème de la nourriture. Demande rejetée. Trois fois par jours, Jackson reçoit en perfusion une solution protéinée à