Il y a un embouteillage monstre sur la 34e rue et le chauffeur de Thomas, qui a loué une stretch limo pour la soirée, suggère de continuer à pied, d'autant que l'on n'est qu'à 100 mètres de la Septième Avenue. Thomas est arrivé de Chicago hier soir avec Kim et je suis avec Janice qui est très excitée, car elle n'a jamais vu David Bowie sur scène. Les places pour ses trois concerts se sont arrachées en quelques heures. Normal, il n'a pas joué à New York depuis cinq ans !
Le soleil achève de se liquéfier dans la rivière Hudson mais l’air est encore d’une moiteur étourdissante au moment où l’on pénètre dans le Madison Square Garden. La scène évoque un temple grec avec ses colonnades. De part et d’autre, une main tendue et un croissant de lune qui fait penser à celui du Studio 54, excepté qu’il ne représente pas un visage et n’est pas assorti d’une petite cuiller lumineuse pour prendre de la cocaïne imaginaire. Les speakers crachent du vieux rhythm n’blues, comme tous les soirs du «Serious Moonlight Tour».
Puis, les lumières s'éteignent et le public hurle, couvrant l'arrivée du groupe et du choriste qui annonce : «Ladies and gentlemen, please welcome David Bowie !» Il entre en costume bleu, tel un top-model, chante les sept premières phrases de The Jean Genie et, au moment où il crie «talking 'bout Monroe», s'immobilise les bras en croix, dans une lumière aveuglante. Le groupe enchaîne aussitôt avec Star et Thomas approche son doigt d