Une noria de véhicules de gendarmerie stationnés sur le parking de la petite gare locale ne constitue pas le plus chaleureux des accueils. Mais la Normandie profonde possède des ressources insoupçonnées. Ainsi du petit pince-fesse organisé jeudi dernier, à la veille de l’ouverture du festival Art Sonic, où le sous-préfet a profité de la circonstance pour faire un coming out pour le moins inattendu : se laissant aller à la confidence, le haut fonctionnaire a regretté de ne pas avoir été en poste un an plus tôt, car cela lui aurait permis de voir à Art Sonic son groupe fétiche, The Toy Dolls, combo punk britannique apparu au crépuscule des années 70 !
A l’instar des Languedociens Détours du monde de Chanac, que nous évoquions hier sur le versant world, Art Sonic fait ainsi partie de ces événements valeureux qui, chaque été, à l’ombre des institutions, retroussent les manches pour clamer la fierté de coins paumés où la culture ne passe pas tous les jours sous les fenêtres.
Herbe. L'aventure se poursuit en l'occurrence depuis dix-huit saisons dans ce bourg de Basse-Normandie qui, en dépassant les 10 000 festivaliers sur deux jours, revendique le titre de «plus gros événement artistique du département» (l'Orne) ! Le site sent bon l'herbe - normal, on est au milieu des champs, dans l'outback bocager, avec pour tout décor un château d'eau éclairé - et 300 bénévoles affables veillent à ce que tout fonctionne (trois kilomètres de barrières