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Critique

De quel bois se chauffe Kyle Eastwood ?

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Jazz. Le contrebassiste américain présente son nouvel album ce soir au New Morning.
Kyle Eastwood, fils de, 45 ans, Parisien et pro-Obama. (Photo JB Millot)
publié le 23 juillet 2013 à 21h46
(mis à jour le 24 juillet 2013 à 10h23)

Il a deux amours. Son pays, et Paris, où il vit depuis huit ans. Poli et propre sur lui, Kyle Eastwood ôte ses aviateurs avant d'entrer discrètement dans un bar cosy des Invalides où il a ses habitudes. Plus francophile que francophone, le grand blond ne commande rien d'autre qu'une bouteille d'eau. Intarissable, il parle de cette Babylone «tellement inspirante» qu'il lui a dédié tout un disque (Paris Blue, 2005). Cette fois pourtant, il a décidé avec The View From Here, d'enregistrer son sixième album en quinze ans de carrière aux studios La Buissonne, près d'Avignon.

Influencé dit-il, par les rythmes africains, le hard-bop d'Art Blakey, la musique moyen-orientale, et plus généralement, «toutes les chansons qui remplissent [son] iPod», dont Get Lucky de Daft Punk : «Au départ, je la trouvais un peu ringarde. Je pensais même ne jamais la réécouter. Mais il y a ce quelque chose de discoïde qui vous prend. Du coup, j'ai fini par me laisser embarquer», s'amuse-t-il.

De ce patchwork insolite résulte un carnet de voyages sirupeux aux titres aussi évocateurs que Luxor, Une nuit au Sénégal ou From Rio to Havana. Même si, dans ce cas précis, «le morceau renvoie plutôt à une cuite au rhum avec mon trompettiste», raconte-t-il, photos à l'appui. En plus de ressembler à son Clint de père, le jazzman américain peut désormais s'enorgueillir d'avoir su se faire un prénom : «Parfois, des musiciens sont encore