Il y a quelques jours, Dan Ar Braz recevait un SMS sibyllin de son vieux complice Alan Stivell : «Ce soir je dors à Kermoor.» C'est le nom de l'hôtel de Bénodet, dans le Finistère, où les deux musiciens se sont rencontrés, en juillet 1967. Une plaque mériterait de rappeler ce moment, pierre blanche dans l'histoire de la musique bretonne. Laissons le guitariste raconter : «J'avais 18 ans, j'étudiais à l'école hôtelière et j'étais en stage d'été. A l'époque, le festival de Cornouaille organisait des mini-concerts sur la côte pour sensibiliser les touristes. Un midi, Alan Stivell est venu avec sa harpe. Stupéfait, j'ai compris brusquement le lien entre les musiques que j'aimais, Dylan, Donovan, Simon & Garfunkel, et ma propre culture celtique. Ce jour-là, les plats sont arrivés froids sur les tables.»
Né à Quimper, Dan Ar Braz (Daniel Le Bras pour l'état civil) a toujours connu le festival de Cornouaille, créé en 1923. «Quand j'étais enfant, nous assistions en famille au défilé du dimanche. J'étais intrigué et émerveillé par les sons, les costumes, même si la cornemuse m'était déjà familière. Nous vivions dans le quartier du Moulin vert qui avait son propre bagad [formation musicale bretonne, ndlr], que j'ai souvent entendu répéter et jouer.»
Plein-temps. Avec sa solide réputation de gratteux, Dan Ar Braz rejoint Alan Stivell pour ses concerts en Bretagne, puis intègre sa formation à plein-temps. Le jeune Finist