Pas de doute, le festival Jazz des cinq continents porte bien son nom. Cette année, ses couleurs alignaient toutes les nuances géographiques de la blue note, d’Est en Ouest en passant par les suds, sans oublier le bleu local. Des variations timbrées de l’épatante Coréenne Youn Sun-nah qui bouscule la donne vocale, aux historiques Afro-Américains Wayne Shorter et Archie Shepp.
Autre légende du jazz, le saxophoniste, compositeur, chanteur et poète engagé Archie Shepp, né en 1937 en Floride, recréait, après Châteauvallon et la Villette, son Attica Blues, œuvre politique grandiose embrasant tout le spectre de la Great Black Music, créée en 1972 à la suite des émeutes survenues à la prison de New York, où 39 personnes furent tuées. «Ce n'était pas des émeutes, précise-t-il, mais une rébellion face aux terribles conditions de détention.» Une mutinerie qui survient juste après le meurtre du Black Panther George Jackson à la prison de San Quentin.
Historique.Quarante ans plus tard, Shepp réalise un de ses rêves : redonner vie à son Attica Blues avec un nouveau big band de 25 musiciens dont quatre instrumentistes de la région (tel Raphaël Imbert) avec, au chant, Claudine Amina Myers présente à l'origine en 1972, la Marseillaise Marion Rampal, Cécile McLorin Salvant et Archie Shepp, lui-même, blues boy depuis l'enfance. Sous la conduite du trompettiste et arrangeur Jimmy Owens, un autre historique est aus