J.J. Cale, le guitariste au style et au phrasé inconcevables, a définitivement débranché sa guitare. Il s’est éteint dans la nuit de vendredi à l’hôpital de La Jolla, près de San Diego, d’une crise cardiaque. Il avait 74 ans. John Weldon Cale de son vrai nom restera sans doute l’artiste le plus discret de l’histoire de la musique américaine. Par l’incompréhension technique du phrasé de ses mélodies et l’immanquable nonchalance qu’inspiraient ses compositions, il renvoyait depuis ses premières chansons l’image d’un gars bien avachi dans son rocking-chair chuchotant des mots sur un rythme paresseux. C’était une impression. Car J.J. Cale n’était rien de tout cela. Il était même le contraire, toujours à usiner ses vieilles Norton, ses amplis, ses guitares, à l’écoute du son parfait.
Toute sa vie, son nom aura été associé à celui de Eric Clapton, celui qui lui avait repris deux de ses plages, After Midnight et Cocaine, et les avait placées en orbite autour de la planète. Mais J.J. Cale avait aussi un nom. «Je ne suis pas qu'un nom de famille. Les gens ont écouté ma musique mais toutes mes chansons célèbres l'ont été par d'autres. C'était mon but.» D'autres ? Johnny Cash, Bryan Ferry, Captain Beefheart, Deep Purple, Poco, Dr. Hook, Kansas, Allman Brothers, The Band, Waylon Jennings, Lynyrd Skynyrd, Jose Feliciano, Chet Atkins, John Mayall, Freddie King, Santana… J.J. Cale a également marqué Mark Knopfler, de Dire Straits.
Né dans l’Oklahoma avant guerre, J