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Libération

Dancehall : les gays toujours pas à la fête

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Polémique. Malgré leurs promesses, plusieurs stars du reggae usent encore de paroles homophobes dans leurs chansons.
publié le 11 août 2013 à 19h56

Dans quelques jours, le Rototom Sunsplash de Benicassim, en Espagne, plus grand rendez-vous reggae d’Europe, succédera au Geel Festival belge qui a réuni, il y a huit jours, 65 000 spectateurs, 10 000 de plus qu’en 2012. En France, après le Garance Festival (fin juillet) et le Reggae Sun Ska (début août), le saint graal de l’apprenti rasta est incarné par la tournée de Capleton, star du ragga dancehall, penchant turbulent du reggae jamaïcain. S’il attire de plus en plus d’adeptes, le reggae ne fait pas toujours consensus, même parmi ses fidèles.

La semaine dernière, le groupe Tryo dénonçait certains artistes de la scène reggae, dans la Dépêche : «On trouve des artistes dans les festivals en Europe qui prônent [la] violence, les homosexuels au bûcher… Dans le reggae, une musique prétendument tolérante, se cachent aussi parfois des messages de haine.» Si le reggae au sens large (roots reggae, rocksteady, early reggae, etc.) porte généralement un message de paix, le dancehall, lui, glorifie volontiers la violence, notamment homophobe.

En 1988 déjà, Buju Banton sortait Boom Bye Bye («Tirez une balle dans la tête des gays […] brûlez-les comme de vieux pneus»), bien avant que Capleton n'appelle à «brûler les pédés, saigner les pédés» en 2001, dans Burn Out Di Chi Chi : deux hymnes pour les actuels fans de dancehall. A tel point que la diffusion massive de ces chansons contribuerait aux violences anti-gays en Jamaïque, pays décrit