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Critique

Stromae s’enracine

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Electro. La mélancolie de «Racine carrée» convoque l’Afrique, du Congo au Cap-Vert. Avec cet opus, le dandy belge confirme et élargit son talent.
publié le 15 août 2013 à 19h06
(mis à jour le 19 août 2013 à 9h36)

C'était il y a un peu plus de trois ans, déjà : le 21 juin 2010 débarquait dans les bacs Cheese, le premier album electro d'un jeune Belge beige (mère flamande, père rwandais). Emmené par Alors on danse, single danso-dépressif qui s'écoulera à 3 millions d'exemplaires, Cheese totalisera 250 000 ventes. Sinon le casse du siècle, au minimum un joli hold-up.

Comment se remet-on de ça ? D'aucuns en restent au galop d'essai-coup d'éclat (RIP Amy Winehouse). D'autres sacrifient au replica (la liste est trop longue). L'impétrant Stromae s'avère de ceux qui réussissent à trouver la voie intermédiaire. Racine carrée porte son empreinte, mais différente, évolutive, voire expérimentale sur certains titres. Des influences s'affirment, plus africaines cette fois, du côté de la rumba congolaise ou de la saudade plutôt que de l'eurodance ; le chant aussi prend de l'ampleur, sans qu'il soit besoin de le valider par une comparaison avec le totem Brel. Bref, à l'instar d'un athlète prometteur, ce roseau à morphotype de sauteur en hauteur prouve qu'il a de l'endurance et pourrait tenir pour longtemps la distance. Une performance qui modifie le regard qu'on porte sur lui : exit le gamin aux facétieuses leçons sur Internet, le cas est particulier, apte à la fois à remplir les dancefloors et à faire pleurer dans les chaumières.

Alacrité. Et un nouveau carton s'avère vraisemblable, dans la foulée des deux premiers missiles tir