Dans quelques minutes vous apparaîtrez pour la première fois sur une scène française depuis trente-quatre ans, devant 16 500 personnes. Avez-vous une idée de la sensation ?
Un état d’inconscience passagère, j’espère. C’est étrange, je crois que la chose qui m’aide beaucoup, c’est mon opération des yeux (1994). Ça m’a permis de connaître la peur. Avant, j’employais le mot mais j’en ignorais la signification. Ça m’a donné beaucoup de force. Même si, après, ça a été difficile de ne plus avoir ce handicap auquel j’étais tant habitué. Vous vous retrouvez face à un grand vide. Ça a duré au moins un an. Je me rappelle une arrivée à New York avec Grace Jones, j’avais l’impression que tout le monde me sautait dessus. Tout ce qui était loin me semblait désormais près. Ça me pose d’ailleurs des problèmes sur scène par rapport au bord. Vertiges, etc.
Qu’est-ce qui a déclenché ce retour ?
Marre des bruits qui couraient à mon sujet : «Il est fini, sec, il n'a plus d'inspiration.» Je voulais mettre fin aux rumeurs qui, même de loin, m'ont affecté. Et je ne suis même pas sûr d'être au courant de tout. Mais mon site est un bon moyen d'information. Sur le «mur» […] où je suis l'amiral et mes fans, les moussaillons, il y a des bagarres invraisemblables. J'apprends que je suis devenu l'Arlésienne. Et je ne m'en fous pas du tout…
La scène est un terrain difficile pour vous par rapport au studio…
Lorsque j’ai débuté en première partie de Claude François, j’entrais et ressortais en courant. Feu follet terrorisé. Heureusement, ça a disparu. Même si c’était devant une salle vide, les répétitions au Zénith de Limoges ont fini de me rassurer : je suis en pleine forme, heureux de chanter.
[…] A quoi ressemble aujourd’hui votre musique ?
Le single […] n’est pas représentatif de mon prochain album. Il y aura des influe