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Libération
Reportage

Jérusalem, pressions et impressions

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Israël . Malgré les appels au boycott, le Festival de musique sacrée a offert de beaux moments de dialogue.
publié le 26 août 2013 à 20h16

Un concert à 13 heures, c’est plutôt insolite, sauf un vendredi en Israël : l’horaire doit permettre aux spectateurs croyants de rentrer avant le début du shabbat (vers 20 heures en cette saison), où la vie s’arrête pour vingt-quatre heures dans le pays.

La clôture du Festival de musique sacrée de Jérusalem a bien eu lieu, mais pas avec la vedette prévue : Salif Keita, la voix d'or du Mali, avait fait savoir deux jours auparavant qu'il annulait son déplacement (lire Libération de samedi-dimanche), invoquant les pressions de la part d'associations qui prônent le boycott (économique et culturel) pour protester contre les atteintes aux droits de l'homme commises par l'Etat hébreu contre les populations arabes. L'entourage du chanteur avait pourtant confirmé le concert. Et deux jours auparavant, Amadou et Mariam, ciblés par la même campagne, s'étaient produits dans le cadre saisissant de la citadelle fortifiée, au pied de la Tour du roi David. Lui aussi menacé, le couple aveugle a expliqué sa venue avec son habituelle et désarmante simplicité : «Nous avons toujours chanté la paix.» Autre invité, le chanteur de reggae Vivien Jones a, lui aussi, fait la sourde oreille aux demandes de boycott : «Si on m'affirme qu'une personne est mauvaise, je vais à sa rencontre pour forger ma propre opinion.» Craignant des représailles pour la suite de sa carrière, Salif Keita a préféré, au dernier moment, céder au chantage, tout en qualifiant de «terroristes»