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Critique

«Alabama Monroe»: envers et country tout

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Bluegrass. Le Flamand Felix Van Groeningen sort «Alabama Monroe», un mélo médico-musical touchant.
Veerle Baetens et Johan Heldenberg incarnent Elise et Didier, parents d'une enfant malade et musiciens amateurs. (Photo Thomas Dhanens)
publié le 28 août 2013 à 20h46
(mis à jour le 30 août 2013 à 14h55)

Mélodrame est un mot qui n'effraie pas Felix Van Groeningen, même s'il lui reconnaît «une connotation plutôt péjorative». Il le revendique et l'étymologie lui donne raison : son quatrième film, Alabama Monroe, mêle melos (musique) et drama. L'histoire d'un couple confronté au cancer de leur petite fille est racontée en images et en chansons, issues du répertoire country et bluegrass américain, puisque Elise et Didier, membres d'un groupe amateur, vouent un culte à la mandoline et au banjo, à Bill Monroe et à la famille Carter. Au point de baptiser leur fille Maybelle, comme Maybelle Carter.

Transplanter la musique rurale des Etats-Unis dans le terroir flamand est la première originalité du film. La seconde tient à sa construction, où le groupe de bluegrass joue le rôle du chœur dans la tragédie grecque, qui commente ou anticipe l'action, relâche la tension dramatique ou l'accentue. Qu'Alabama Monroe soit adapté d'une pièce de théâtre n'y est sans doute pas étranger. The Broken Circle Breakdown (c'est aussi le titre original du film) a tourné pendant deux saisons à travers la Belgique et les Pays-Bas, avec un succès triomphal. «La pièce se présentait comme un concert, raconte le réalisateur. Entre chaque morceau, les deux personna ges principaux racontaient leur histoire commune, par monologues. C'était simple et direct, avec un impact puissant sur le public, à travers un récit tellement fort que certa