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Liberace, monstre-moi l’Amérique

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Le film de Steven Soderbergh remet au (dé)goût du jour la mégastar du music-hall, incarnation du kitsch américain, qui brilla trente ans durant à Las Vegas.
Michael Douglas dans «Ma vie avec Liberace». (Photo DR )
publié le 13 septembre 2013 à 18h06
(mis à jour le 16 septembre 2013 à 17h09)

Au sud-est de Las Vegas, dans le quartier résidentiel répondant au nom paradoxalement comique de Paradis, une palanquée de bâtiments attire l’œil, ce qui est une sorte d’exploit dans une ville où, sur le fameux Strip Boulevard, les casinos-hôtels surenchérissent en architectures très voyantes, de Venetian Hotel avec sa réplique du campanile de la place Saint-Marc, en Paris Hotel enjambé par une tour Eiffel, sans oublier l’historique Caesar Palace où l’arrière-petite-fille cachée de Cléopâtre vous accueille à la réception. Ici, au coin de Tropicana Avenue et de Spencer Street, c’est une envolée de touches de piano qui file vers le firmament et des stèles géantes de béton ondulant où sont gravées des partitions. Au pied de ces folies, le parking est conséquent. Mais vide. Et une pancarte annonce : «A louer.» Difficile d’imaginer en ce lieu désaffecté et morose qu’en avril 1979, sous un cagnard de plomb dont le tout proche désert de Mojave a le secret, une foule immense se pressait, ameutée par l’ouverture de nouvelles galeries marchandes et, surtout, l’inauguration d’un musée dévolu au culte et à l’adoration de celui qui, depuis plus de vingt ans, faisait battre le cœur et les faux cils de millions de mémères permanentées et de folles plus ou moins furieuses : Wladziu Valentino Liberace qui, ce jour-là, bonheur extatique supplémentaire, cerise confite perchée sur un Himalaya de chantilly, était présent pour de vrai.

Diva assoluta du show farci

Liberace ? Libéra quoi ? Comment ça se prononce ? Qu'est-ce qu