Janelle Monáe est un robot. C’est ce que la chanteuse américaine explique très sérieusement depuis son apparition sur la scène soul et r’n’b en 2007. C’est surtout ce qu’elle a fini par devenir à force de surcontrôler sa musique, le récit qui l’entoure et sa propre façon d’être en public.
En professionnelle parfaitement entraînée, la native de Kansas City relocalisée à Atlanta peut ainsi passer sans même ciller de l’exaspération au grand sourire de politicien, et lorsqu’une question s’éternise ou l’embarrasse, elle détourne une demi-seconde son visage pour recomposer le parfait regard de cire qu’elle souhaite laisser dans l’air partout où s’est tenue sa scintillante personne.
Intrus. De passage à Londres samedi soir en première partie des revenants funky de Chic - et avant un concert en petit comité ce soir à l'Alhambra, à Paris -, Janelle Monáe présentait son deuxième album stratosphérique, The Electric Lady, programmé pour la révéler au monde. Le spectacle était encore en cours d'écriture, mais son big-band de onze musiciens sapés de noir et de blanc est déjà une machine en marche. Chacun y joue et chante avec la joie appliquée d'un vendeur H&M afin d'accompagner la furie qu'est Janelle Monáe sur les planches, dansant, sautant, courant, se battant avec des intrus dans une furtive parodie de Star Wars, s'offrant un moonwalk à la Michael Jackson et une sortie en cape à la James Brown - histoire que la filiation s