Il a la phobie de l'avion, d'où la rareté de ses tournées. Il consent, au compte-gouttes, à des visites promo en Europe pour présenter un nouveau disque, mais le voyage l'a mis dans un tel état de stress qu'il se montre (au mieux) maussade avec les journalistes. Les anecdotes off sur le sujet courent les rédactions. Tel est Ryland Peter Cooder, personnage volontiers grincheux et l'un des grands guitaristes de la planète. Ry Cooder ne se sent bien qu'à Los Angeles, où il est né en 1947. La cité des anges lui a inspiré un recueil de nouvelles qui paraît en traduction française en même temps que son nouvel album, enregistré à San Francisco, à 500 km de la maison.
Patriarches. Maître de la guitare slide, Ry Cooder est aussi un érudit en matière de musiques populaires. Tout ce qui a été enregistré aux Etats-Unis depuis qu'on sait capturer le son l'intéresse. Dès les années 70, il sillonne le Texas en quête des fondateurs de la musique tex-mex. Le fils de l'un d'eux, l'accordéoniste Leonardo «Flaco» Jiménez, de San Antonio, deviendra l'un de ses fidèles collaborateurs. Il se rend à Hawaï, où il fréquente les rois de la guitare slack key avant qu'ils ne disparaissent. Il se mêle aux bluesmen tel que Taj Mahal, et surmonte sa terreur du voyage pour aller à la rencontre d'Ali Farka Touré au Mali, de Vishwa Mohan Bhatt en Inde ou des patriarches de la musique cubaine pour Buena Vista Social Club. Ce coll