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Histoire

Le «Boss» et la mémoire de Victor Jara

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Le chanteur engagé, assassiné en 1973, a reçu l'hommage de Bruce Springsteen et est le sujet d'un documentaire sur France 3.
Lors des secondes funérailles de Victor Jara au Chili en 2009. (AFP/Claudio Santana)
publié le 18 septembre 2013 à 21h38

Le 12 septembre, Bruce Springsteen entra enfin à Santiago. Le public chilien attendait ce moment depuis vingt-cinq ans : en octobre 1988, la tournée Amnesty International (avec Sting, Peter Gabriel, Tracy Chapman), dans l’impossibilité d’entrer dans le pays, encore sous la botte de Pinochet, avait fait halte à Mendoza, la ville argentine la plus proche du Chili. A cette occasion, les artistes avaient rencontré des réfugiés et des familles de disparus. Chacun s’était promis de visiter le Chili une fois la démocratie revenue.

Pour accueillir le «Boss», un lieu symbolique a été choisi : le Stade national de Santiago, transformé en camp de concentration par les militaires qui renversèrent Allende, le 11 septembre 1973. Au milieu du concert, Springsteen a évoqué ses souvenirs du concert de Mendoza, en espagnol, lisant une antisèche scotchée sur sa guitare. Avant de chanter Manifiesto, chanson de Victor Jara, accompagné à la guitare par Nils Lofgren.

Chanteur militant, symbole de l'Unité populaire, la coalition de gauche qui avait porté au pouvoir Allende en 1971, Jara avait été arrêté et détenu dans l'Estadio Chile, où il fut torturé puis assassiné par balles, le 16 septembre. Le compte à rebours de ses derniers jours est retracé par un passionnant documentaire français diffusé samedi sur France 3, centré sur le témoignage de Hector Herrera, exilé en 1976 et aujo