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Rap & flouze

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Sortir une mixtape pour devenir millionnaire? C'est le new deal du hip hop.
(Aline Diépois & Thomas Gizolme)
publié le 23 septembre 2013 à 10h31

Ajouter des zéros sur les contrats, être engagé par les plus grosses majors, c’est un peu le jeu du moment de la nouvelle scène du hip-hop US. Depuis qu’A$AP Rocky a gagné à la loterie en 2011 en touchant 2250000 euros de Sony/RCA avec seulement une mixtape, ses camarades rappeurs ont des dollars à la place des yeux. Balancées sur le net avec moins de pression qu’un album, généralement produites avec des instrumentaux empruntés à d’autres, ces projets hybrides permettent à la nouvelle génération d’affirmer de quel bois elle se chauffe, de s’offrir moult featurings et, parfois, de se relancer dans le mercato musical.

Chief Keef, bad boy de 18 ans à peine, avait fait monter les enchères en 2012 alors que plusieurs maisons de disques tentaient de le séduire, jusqu'à obtenir un savoureux contrat (4500000 euros pour trois albums) avec Interscope records. La scène de Chicago, dont Chief Keef est l'un des étendards, est coutumière de l'exercice de la mixtape. Le jeune homme en a donc naturellement sorti une cet été, six mois à peine après son premier album officiel (Finally Rich), et annonce déjà que deux autres mix seront révélés d'ici la fin de l'année. L'enjeu est bien d'occuper le terrain et de créer le buzz.

A 18 ans, Joey Bada$$ l'a vite compris: 1999, sa première mixtape, avait tapé dans l'œil de la planète hip-hop. Le garçon de Brooklyn s'est ensuite payé le luxe de refuser d'intégrer Roc Nation, le label de Jay-Z, et fait sa Linda Evangelista: il a déclaré qu'il ne